Comment réduire les émissions de CO2 du transport de marchandises ?

Alors que le transport international de fret doit voir ses émissions fondre de 64 % d’ici à 2050 pour respecter les engagements des Accords de Paris, plus de 60 % des chargeurs n'ont pas encore défini d'objectifs pour la décarbonation de leurs transports.

Nous proposons dans cet article un cadre de réflexion et d’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées aux transports de marchandises.

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Les émissions du transport international de marchandises

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Le transport de marchandises est responsable de 30% des émissions générées par le secteur des transports ce qui représente 7% des émissions mondiales de CO2.

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Dans un contexte de croissance forte de la demande de transport de marchandises (x2 à horizon 2050), il est urgent que les chargeurs et les pouvoirs publics prennent des engagements forts en faveur de la décarbonation du secteur.

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Pour atteindre les objectifs fixés par les Accord de Paris, il faudrait que les émissions de CO2 générées par le transport de marchandises diminuent de 64% à horizon 2050 (selon l'OCDE et par rapport aux niveaux de 2015).

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Identifier les facteurs d’émissions

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Avant de se pencher sur les solutions pour réduire les émissions du fret, il est cruciale d’identifier les facteurs qui influencent ces émissions.

L'équation de Kaya est là pour nous aider.

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Créée par l'économiste japonais de l'énergie Yoichi Kaya dans Environment, Energy, and Economy : strategies for sustainability (1997), cette équation met en évidence les différents leviers de réduction des émissions de CO2.

Elle reflète notamment le débat entre les partisans de la décroissance qui prônent la sobriété et les partisans du progrès technologique qui mettent l'accent sur l'efficacité (réduction de l'intensité carbone de l’énergie).

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Leviers de sobriété

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1. La demande de transport

La demande de transport, exprimée en t.km (tonne par kilomètre), représente la quantité totale de marchandises transportées sur une distance donnée. C’est le premier levier pour réduire des émissions (moins produire ou produire plus proche) mais également celui sur lequel les équipes logistiques ont moins la main.

Exemple : Une entreprise peut optimiser sa chaîne d'approvisionnement pour réduire la distance parcourue par ses marchandises, en relocalisant par exemple sa production

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2. Le report modal  

Le report modal consiste à passer d'un mode de transport à forte émission (comme le transport aérien ou routier) à un mode de transport plus propre (comme le transport ferroviaire ou maritime). Dans l’équation de Kaya, il représente la répartition de votre utilisation des différents modes de transport (exprimée en pourcentage des t.km).

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3. Le taux de remplissage

C'est l'utilisation moyenne du mode de transport. Plus le taux de remplissage est élevé, au global moins il y a de kilomètres parcourus,  ce qui réduit les émissions par tonne de marchandise transportée.

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Les leviers technologiques

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L'efficacité énergétique

L'efficacité énergétique se réfère à la quantité d'énergie nécessaire pour déplacer une tonne de marchandises sur un kilomètre. L'amélioration de cette efficacité permet de réduire la consommation d'énergie et, par conséquent, les émissions de CO2.

Exemple : Une flotte de camions peut être modernisée pour inclure des véhicules équipés de moteurs plus économes en carburant et de technologies telles que les pneus à faible résistance au roulement, ce qui réduit la consommation de carburant par kilomètre parcouru.

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L'intensité carbone de l'énergie

L'intensité carbone de l'énergie dépend de la quantité de CO2 émise par l'énergie utilisée. En réduisant l'intensité carbone de l'énergie, on peut diminuer les émissions de CO2 associées au transport.

Exemple : une fois la flotte de camion modernisée, il est encore possible de l’alimenter avec du biocarburant ou du biogaz pour réduire les émissions carbone par litre de carburant consommé

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Les leviers à la disposition des chargeurs pour agir

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Les chargeurs ont le pouvoir d'influencer quatre facteurs d’émission :

• ‍Demande de transport
• ‍Taux de remplissage
• ‍Intensité carbone de l'énergie
• ‍ Report modal

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Toutefois, deux facteurs doivent être priorisés :  l'intensité carbone de l'énergie et le report modal.

En effet, ils sont clefs pour parvenir à une réduction maximale des émissions.

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Report modal

Passer de l'aérien au maritime et du routier au ferroviaire ou au fluvial. C’est le levier le plus efficace car :

• il permet des économies de CO2 allant jusqu’à un facteur 100 (entre l’aérien et le maritime) sur la partie la plus eméttrice du transport, le transport inter-continental.
• le basculement peut s’opérer rapidement car les chargeurs maîtrisent souvent ces différentes méthodes de transport
• il ne suppose pas d’investissements massifs et peut même réduire le budget transport

Parfois, le passage au rail n'est pas la meilleure solution, car ses émissions dépendent fortement du mix énergétique du pays. En effet, de nombreux pays produisent encore une part importante de leur électricité à l'aide de centrales au charbon.

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Intensité carbone de l’énergie

• Optez pour des transports propulsés par des carburants alternatifs (biocarburants, GNL, SAF) s'ils sont disponibles.
• De plus, une fois que vous avez choisi votre mode de transport, veillez à vous associer avec les entreprises de transport qui utilisent des énergies vertes, qui ont une flotte récente ou qui optimisent leurs itinéraires.

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Autres actions (non exhaustif)

• Augmenter le taux de remplissage des transports en FCL (optimisation de la charge, consolidation de la charge et partage des actifs).
• Choisir le transport avec le moins d'escales.
• Relocalisation - produire plus localement.

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